Grenada

 

A 17 heures, enfin, l´ancre est jetée dans le lagon de St Geoges (capitale de la Grenade). Cephee ne bouge plus d´un pouce et nous sommes quittes pour une longue et profonde nuit ininterrompue.

Grenade, surnommée l´île aux épices, nous plaît : Ses couleurs, ses gens, adorables et d´un contact très facile, sa végétation, son ambiance. Ivan l´enfant terrible n´a épargné personne, l´heure est à la reconstruction.

La semaine passe vite, nous décorons Cephee et faisons nos achats de noël, même si nous avons du mal à croire au père noël par 30°C et un soleil de plomb. Les chants de noël sont bien la, il n´y pas erreur, nous sommes fin décembre, c´est notre premier hiver au chaud, quel contraste avec celui passé à Hamburg et dans les cales de Cephee l´an dernier ! Nous resentons une forte influence anglo-saxonne sur l´île : dans les préparatifs de noël, la langue, la gastronomie (dommage pour eux !), la façon d´être des gens, la conduite... à gauche, ... Pourtant, beaucoup de lieux ont des noms français (sauteurs, Grande Anse, petite Martinique,...) car l´île, découverte par Christophe Colomb en 1498, fut colonisée par les francais en 1650 puis cédée à la Grande-Bretagne en 1783, enfin déclarée indépendante en 1956 sans que les noms ne changent.

Jean et Annie arrivent le 24 à 17 heures après 12 heures de vol au-dessus de l´Atlantique (36 fois plus vite que nous !). Habillés chaudement, ils tombent vite pulls et blousons et nous rentrons au lagon sous les belles lumières du soleil couchant. Sur les 40 kg qu´ils ont de bagages, 20 au moins sont pour nous ! Nous sommes gâtés comme ce n´est pas permis. Petites attentions, cadeaux, lettres de la famille et des amis, cela fait chaud au coeur.

Nous passons une semaine tranquille à Grenade. St Georges nous montre de multiples facettes : tantôt envahie de touristes (elle peut recevoir jusqu´à 5 paquebots de 3000 personnes simultanément), tantôt déserte les lendemains de fête ou bien grouillante et authentique, baignée d´airs de reggae.

Nous découvrons des cascades, un village de pêcheur plein de charme : Gouyave, les secrets de la culture de la noix de muscade (dévastée par Ivan, il faudra 15 ans pour récupérer la situation), et la côte Sud, vouée à un tourisme luxueux où chaque cocotier vous rappelle que la plage est privée.

La semaine passe très vite et les parents repartent déjà vers le froid tandis que le nouvel an point le bout de son nez.

Nous fêtons la St Sylvestre dans un petit restaurant sur des airs antillais. Bonne année !

2 jours plus tard, nous retournons à l´aéroport accueillir François, copain Français de Hamburg. Ensemble, nous partons à la découverte de Carriacou , île de la Grenade, réputée pour ses plages de rêve et ses cocotiers. Le baptême de voile de François est plutôt rude; nous n´avions pas eues de telles conditions de navigation depuis le golfe de Gascogne : Près serré, grains violents et mer hachée. Carriacou se laisse désirer et quand enfin nous la touchons, le ciel est si bas que l´on voit à peine les cocotiers.

Le lendemain, sur Salines island, nous profitons un peu du soleil revenu, des beaux fonds et d´un bien agréable mouillage. Le paysage rappelle celui des cartes postales... quand le soleil brille !

Nous ne voyons Sandy island que sous la grisaille et en fin de semaine, le bilan est de 4 jours de mauvais temps contre un jour de soleil (cf film). Bon il fait quand même 25 °C dans l´air comme dans l´eau, c´est pas si mal !

François est motivé pour revenir nous voir à Tahiti, au moins y aura du soleil !

François reprend l´avion vers Cuba où il va poursuivre ses vacances et nous quittons Grenade, sous voiles, en direction du Venezuela..

La traversée dure 24 heures au lieu des 36 estimées car le vent a bien soufflé, aussi arrivons nous de nuit à Porlamar, ville principale de l´île Margarita. La région est réputée dangereuse pour les voiliers (à cause des fameux pirates des Caraïbes), nous ne connaissons pas les lieux et aucun phare ne fonctionne... Heureusement, les nombreux hôtels de la côte (car Margarita est une grosse station balnéaire) nous assurent l´éclairage et nous devinons les ombres des bateaux au mouillage. L´ancre est jetée : Venezuela nous voilà !

Petite recette locale:

On pense à la majorité d´entre vous qui est au froid, voilà une bonne recette de soupe ! (ici on en mange aussi)

La soupe de potiron à la noix de muscade :

1 kg de potiron, 1 oignon, 1 gousse d´ail, 1/2 litre d´eau, 1 c à c de poudre de noix de muscade (spécialité de Grenade), huile d´olive ou beurre, sel, poivre

 

Peler et couper le potiron en gros cubes. Mettre tous les ingrédients dans une cocotte minute et couvrir avec l´eau. Porter à ébullition, fermer la cocotte et laisser cuire 15 minutes sous pression. Passer la soupe au mixer et la servir avec des croûtons frottés à l´ail et éventuellement du gruyère râpé.

Personnellement, on aime la soupe un peu épaisse, c´est pourquoi on ne met qu´1/2 litre d´eau. La recette classique prévoit 1 litre.