Les Tongas et La Nouvelle Calédonie

 

Ah cette traversée de 2200 miles, quelle traversée ! Certainement la plus pénible que nous ayons faite depuis notre départ de France. Nous l´avons pourtant coupée en deux mais cela n´a pas empêché : Les deux morceaux ont été aussi laborieux l´un que l´autre. Le moteur n´avait jamais autant tourné, et nos patiences été aussi rudement mises à l´épreuve. Treize jours de mer pour atteindre les Tonga, escale de quelques jours qui nous a permis de découvrir un très beau coin de navigation, de retrouver des copains voileux et de nous remettre à la pêche sous-marine dont nous étions privés depuis les Marquises à cause de la Cigüatera. Après nos escales en Polynésie Francaise, les Tonga nous ont frappé par leur misère et nous avons été surpris de retrouver le type d´accueil que nous n´avions plus connu depuis les Galapagos : Autour des voiliers, dans les pays pauvres, s´organise une petite société de services bons marché: Accès Internet, laveries, bars internationaux avec Happy hour, traductions en anglais, tours organisés, locations de voitures, vélos,… Et les locaux viennent vous proposer tous types de service, en anglais s´il vous plait et jusqu´à votre bateau. Si l´aspect pratique de ce type d´accueil n´est pas discutable, ses conséquences sur les relations entre les locaux et les voiliers le sont davantage. Nous devenons des sacs de dollars ambulants et pour retrouver des relations authentiques, il nous faut aller plus loin, renoncer aux sites fréquentés -souvent les plus beaux ou les plus pratiques-, ou même quitter les lieux si l´invasion touristique est allée trop loin. Aux Tonga, nous avons eu l´impression d´être dans une marina géante, aux mouillages numérotés : les noms locaux étant jugés trop compliqués, la société de location de voiliers Moorings a eu l´idée d´éditer une carte de l´archipel en remplaçant les noms de lieux par des numéros : Prenez un ticket s´il vous plait, et n´oubliez pas de ne parler qu´anglais, le Tongan est trop compliqué, il ne faudrait pas griller vos neurones! C´est ainsi qu´une dame s´est exclamée "Mais comment ça se fait que vous parliez Tongan!? " parce que nous lui avions dit "Malo e lelei " -bonjour- dans sa langue!. Nous n´avons malheureusement pas eu assez de temps pour fouiller et découvrir vraiment les Tonga. Dommage...
A peine avons nous repris la mer qu´un terrible orage nous a surpris, suivi d´une pétole interminable et c´est avec un plaisir immense que nous avons pénétré dans le lagon de Nouvelle-Calédonie, douze jours plus tard, crevés. Petites consolations de cette traversée : la pêche, car nous avons pris un énorme thazard de 1m30, une coryphène à peine plus petite et une bonite délicieuse, la beauté de la nature dont nous ne nous blaserons jamais : une baleine s´est montrée à quelques mètres de Céphée, un coucher de soleil extraordinaire à mi-chemin, et les contacts radio quotidiens avec les copains: Sunday Morning et Najelys qui nous ont soutenus comme de vrais coachs !
Notre découverte du caillou (c´est le surnom de la Nouvelle-Caledonie), nous la devons à Christine et Anthony. Nous les avions rencontré aux Marquises où ils étaient en lune de miel et les avons contactés dès notre arrivée. Installés à Dumbéa -à quelques kilomètres de Nouméa- depuis 6 ans, ils nous ont permis de découvrir en quelques jours ce que nous n´aurions peut-être jamais vu seuls : Végétation, culture locale, paysages grandioses, ,… Anthony nous a régalés des produits frais de son potager (c´est un passionné de botanique et de bonne bouffe : combinaison gagnante !) et Christine a dévoilé des talents d´hôtesse touristique. Bref, une rencontre en or et des moments que nous n´oublierons pas de si tôt. Dix jours c´est trop peu pour découvrir le caillou et nous reviendrons l'année prochaine car nous devons partir avant la saison des cyclones pour notre prochaine étape : l´Australie. Nous laisserons Céphée se reposer un peu et continuerons sans lui notre découverte de la planète : Avec les parents d´Hélène en Australie, au mois de décembre puis en Nouvelle-Zélande, sacs aux dos, en février.

Petite recette locale:

Porc au sucre

La cuisine calédonienne possède de nombreuses influences asiatiques. Cette recette en est l´exemple et nous l´avons choisie parce que vous trouverez tous les ingrédients, et qu´elle vous régalera.

1 kg à 1,2 kg de porc "poitrine maigre", 1/4 de litre de sauce soja, un peu de nuoc mam, 60g de sucre, 1 gousse d´ail, 1 oignon sec, 1 paquet d´oignos verts, huile d´olive, 1 verre d´eau.

Faire suer le porc coupé en morceaux dans une sauteuse, puis égoutter le tout. Faire revenir l´oignon sec émincé. Ajouter les morceaux de porc, la sauce de soja, un verre d´eau et un peu de nuoc mam. Laisser cuire environ 35 minutes. Préparer le caramel avec le sucre puis l´ajouter, avec l´ail haché. Laisser épaissir le tout pendant 10 minutes a feu doux. Pour la décoration, déposer sur le porc de l´oignon vert haché finement.