Le
15 septembre, Tomana, Zombi et Cephee quittent Peniche
en direction de Cascais, banlieue de Lisbonne. Le vent
est avec nous et nous filons à 7 noeuds sur une
mer très houleuse. Voiles en ciseaux, Cephee
prend des allures de papillon. En moins de 11 heures,
nous parcourons les 70 miles qui séparent Peniche
de Cascais. Juste avant l´arrivée, nous
passons le cap de Roca, point de plus occidental de
l´Europe. A Cascais, les bateaux au mouillage
sont nombreux, nous apprendrons par la suite que la
grosse majorité d´entre eux prévoit
d´aller aux Antilles. Contrairement à nous,
ils passeront par Madère avant les Canaries tandis
que nous envisageons de descendre vers le Sud du Portugal
avant de traverser.
A
terre nous apprenons que Florence va venir nous rejoindre
pour quelques jours à Lisbonne. Quelle surprise
! Elle a réservé un vol pour le 18 septembre.
Cascais
est une ville entièrement dédiée
au tourisme. Tout est traduit en plusieurs langues,
les magasins chics se succèdent et l´on
n´entend guère parler portugais dans les
rues. Nous profitons des cyber cafés pour mettre
le site Internet à jour.
Le
paysage sur la baie est très agréable
et ce mouillage à proximité de Lisbonne,
relié par le train à la capitale, présente
beaucoup d´avantages.
Le
18, nous louons une voiture et partons pour l´aéroport.
Nous sommes affolés par la vitesse en atteignant
80 km/h sur l´autoroute. Comme on perd vite l´habitude
! Il faut dire que nos pointes de vitesse sur Cephee
plafonnent à 15 km/h ! Florence est bien arrivée,
nous la ramenons au bateau. Plaisir de se revoir, de
se raconter nos vies, de redécouvrir le délice
du chocolat (Florence en a plein les valises !), cette
visite nous fait super plaisir.
Nous
consacrons les jours suivants à nous balader
en forêt, sortir en mer et visiter Lisbonne. Toujours
ces ruelles entrecroisées, ces petits parcs discrets,
et des points de vue imprenables sur le Tage et le centre
ville, les Azulejos plus colorés les uns que
les autres, les portugais aussi bavards que souriants,
la superbe cathédrale Estrela, le petit tram
jaune qui déambule dans les ruelles en se foutant
des carrefours, les vitrines de pâtisserie et
les odeurs de grillades qui vous titillent les narines
quand approche l´heure du repas.
Lisbonne,
on reviendra pour mieux te connaître !
Déjà
Florence doit repartir dans le Nord. Elle semble enchantée
de ce court séjour à bord et nous sommes
ravis d´avoir eu sa visite.
Avant
de quitter Cascais nous visitons le musée maritime
qui retrace l´histoire de la puissance maritime
que fut le Portugal. Musée très enrichissant.
Nous
quittons Serge (Zombi est déjà parti vers
Madère) et mettons les voiles vers le cap Sagres.
A peine l´ancre levée et quelques miles
parcourus, un énorme cargo nous surprend dans
un brouillard à couper au couteau, à quelques
mètres de la poupe de Céphée !
Sacré frayeur ! Heureusement le brouillard finit
par se lever et l´angoisse de la collision disparaît.
Les
caps Sagres et Saint Vincent passés, nous jetons
l´ancre au pied du fort de Henri le navigateur,
juste avant la tombée de la nuit. Le ciel est
torturé et nous offre de fantastiques lumières
sur les falaises qui nous entourent.
Au
petit matin, nous poursuivons vers Lagos car la houle
ne nous permet pas de débarquer. La côte
est magnifique, criblée de grottes et parsemée
de petites maisons blanches. Lagos, que nous atteignons
en fin d´après-midi (le vent nous a boudé
toute la journée) nous apparaît comme une
ville de haut-standing, ce que nous confirme le prix
d´une nuit à la marina ultra-chic : 40
Euros ! Nous mouillons dans la baie attenante et partons
visiter Lagos. Le tourisme y bat son plein, mais la
ville présente un certain charme. Entourée
de remparts, l´influence arabe se ressent dans
l´architecture; il est très agréable
de se promener dans le dédale de ses rues pavées.
Nous n´avons aucun mal à trouver un restaurant
où Hélène goûte une nième
préparation de la morue (il y en aurait 365 au
Portugal), et Thomas un steak de thon.
La
fenêtre météo nous inspire et nous
décidons de ne pas nous attarder dans l´Algarve,
mais de traverser vers les Canaries. Avitaillement de
nourriture et plein d´eau, nuit paisible, nous
sommes prêts pour la traversée du rail
des cargos et 550 miles à parcourir...