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Traversée vers les Canaries et Canaries Orientales

 

Le temps est magnifique, la visibilité correcte, nous sommes le 28 septembre et l´ancre est levée tôt ce matin. Un premier cargo apparaît au loin sur bâbord, c´est le rail. Un deuxième, un troisième, nous y serons dans moins d´un mile. Nous avançons bien (environ 5 noeuds) et la traversée du rail (large de 8 miles (environ 14 km); 4 miles pour chaque direction) devrait être assez rapide : tant mieux ! Nous sommes sur nos gardes mais les cargos ont l´air disciplinés et nous apercevons rapidement ceux qui vont dans l´autre sens. Certains sont monstrueux, similaires à ceux que nous voyions, ultra-chargés, sur l´Elbe depuis nos bureaux à Hamburg. Le plus gros d´entre eux me donne l´impression de voir le Mont St Michel flotter. Céphée trace sa route au milieu de ces géants, tranquille et nous voilà bientôt face à l´horizon, à perte de vue, tous les cargos sont derrière nous et la côte portugaise a disparu.

Le soleil se couche déjà, laissant sa place à des milliers d´étoiles et la lune toute ronde.

Nous sentons que nous descendons en latitude car les nuits sont de plus en plus douces et le ciré superflu. La première nuit est toujours un peu dure, on baille beaucoup et on surveille l´heure mais dès la deuxième, le rythme est pris et les heures de quart s´envolent.

Nous pêchons bonite sur bonite, si bien que nous devons remonter les traînes pour ne pas en faire une indigestion. Salade de thon, hachis Parmentier revu au thon, thon en papillote, civet de thon, Hélène se met à apprécier ce poisson qu´elle n´adulait pas.

Pendant ce temps, le vent, du Nord, s´est stabilisé à 15-20 noeuds et nous traçons à 6 noeuds avec un cap parfait. Enfin les alizés ??!! Bon, la mer est un peu trop agitée mais à ce rythme, nous atteindrons les Canaries en moins de 5 jours. Et en effet, à peine le temps d´avoir lu quelques bouquins et fait connaissance de quelques étoiles que l´île d´Alegranza se détache de l´horizon. Nous sommes partis il y a 4 jours 1/2 ! La nuit tombe et nous nous dépêchons de trouver un mouillage protégé au pied de cette île déserte.

Elle ressemble à un champignon au milieu de nulle part. Apparu il y a plus de 3 millions d´années, ce volcan n´a laissé aucune chance à la végétation et son aspect calciné tranche avec le turquoise de l´océan qui l´entoure.

La houle due au vent qui a tourné dans la nuit, nous empêche de bien dormir malgré la fatigue, aussi levons nous l´ancre le lendemain matin, cap sur l´île Graciosa, à 4 miles de là. Le bon vent nous y porte et nous atterrissons vers midi au petit port de Cabo del Sobre. Les autres bateaux accourent pour nous accueillir, et nous donner un coup de main, en particulier nos voisins : Marc et Muguette, famille qui voyage sur Mamuroba (pour Marc, Muguette, Robin et Bastien), fait de leurs mains.

L´île Graciosa ressemble à celle d´Alegranza, en plus grande (27 km²) et habitée. Le village aux maisons blanches a des allures de carte postale. Le port abrite une trentaine de bateaux de passage et des bateaux de pêcheurs, mais il n´est pas terminé (le sera t-il d´ailleurs un jour ?). Pas d´eau, ni d´électricité pour les bateaux, mais du coup, c´est gratuit. Nos voisins y sont depuis 15 jours car ils attendent les cours du CNED pour leur fils de 16 ans. Aussi connaissent- ils l´île assez bien.

Constituée de 4 volcans (de 100 à 265 m de haut), elle ne possède aucune source. L´eau est puisée dans l´océan sur l´île voisine, Lanzarote, dessalée, puis transportée à Graciosa par des canalisations sous-marines. Il y pleut environ 15 cm d´eau par an. Un bac avitaille l´île en vivres et touristes 2 fois par jour.

Le village est en fait majoritairement constitué de maisons de vacances à louer. Il s´est beaucoup développé ces dernières années et risque de devenir une station balnéaire rapidement.

Au port, l´ambiance est très conviviale, tout le monde se connaît et se retrouve à l´heure de l´apéro sur un bateau ou un autre.

Marc et Muguette nous invitent à manger à bord de Mamuroba, du poisson fraîchement pêché. Leur bateau, construit en 4 ans, est bien réussi. Pleins de bonnes idées, il a aussi du cachet. Ils prévoient de traverser l´Atlantique cette année, après une étape au cap vert.

Le lendemain, nous partons marcher sur le volcan le plus proche du village. De là haut, la vue est panoramique sur l´île et ses voisines.

Nous aterrissons le soir sur Ilo, un Garcia rutilant en aluminium dont Michel et Marie, du même âge que nous sont les heureux propriétaires. Ils nous présentent Patrice, Geraldine et leur deux filles Eliza, 3 ans et Marie Lou, 5 ans qui naviguent sur Gambade. Délicieux barbecue, bien arrosé en compagnie de ces gens très sympas aux têtes pleines de voyages et d´expériences fabuleuses.

Nous quittons Graciosa avec Gambade le lendemain, en direction d´Arrecife, sur l´île de Lanzarote. En chemin, nous croisons deux cachalots, à quelques mètres de Céphée.

Arrecife nous permet de ravitailler et de faire usiner une pièce de rechange pour Lucien l´aérien, qui commence à vieillir mais la ville ne nous plaît pas et nous n´y restons pas. Nous passons une soirée avec Gambade puis hissons les voiles vers le sud de Lanzarote.

Passé le cap de Papagayo, les plages de Papagayo protègent un mouillage superbe. Aucun hôtel n´est encore arrivé là et la baie, nue et aride offre des paysages tels qu´on les imagine en Afrique. Nous nous baignons, profitons du beau coucher de soleil en dégustant la bonite fraîchement pêchée.

Le lendemain nous partons à pieds visiter la marina que nous ont indiqué des irlandais un peu plus loin. Les premières plages fréquentées apparaissent, suivies de près par des hôtels, des villages de vacances, des maisons en location, des routes toutes neuves, des grues, et.... la marina. Tout est neuf, sorti de terre depuis moins de 5 ans et les grues travaillent dur pour ne pas laisser le moindre coin de littoral inoccupé. Papagoyo, combien de temps te reste-t-il à vivre avant l´envahissement ? La marina nous offre la possibilité de réparer notre spi, déchiré depuis le cap Finistère (ils peuvent mettre une salle à notre disposition) et de bricoler sur Céphée.

Au retour nous passons par un hôtel 4 étoiles, et, gonflés, nous profitons de son immense piscine en terrasse. Le pied !

Nous retournons à notre beau mouillage, encore vierge de tout ce béton, avec finalement, autour de nous, la plus grande piscine du monde.

Nous passons ensuite 2 jours à la marina, où nous faisons connaissance de Hilda et Simon, un couple de retraités anglais formidables, sans qui nous n´aurions pas pu réparer le Spi. Véritable expert, Simon a spontanément consacré toute une journée à nous aider avec son efficace machine à coudre manuelle. Nous les avons remercié autour d´un repas que nous leur avons concocté, arrosé de bon vin. Hilda et Simon ont déjà traversé l´Atlantique il y a 5 ans, et voilà que l´envie les a pris de recommencer il y a 1 an. Gais, généreux, nous avons passé un excellent moment avec eux. Peut-être les reverrons nous au Cap vert, de même que Zombi, Tomana. Mamuroba, Gambade, Ilo et les autres... La suite nous le dira.

Les prochaines étapes, c´est Fuertaventura, puis la Gran Canaria où nous équiperons Céphée d´un coupleur d´antenne (pour pouvoir émettre avec notre BLU), et peut-être d´un désalinisateur. Le 21 Octobre, nous aurons Cécile et Alexandre (la soeur de Hélène, et son copain) pendant une semaine que nous passerons certainement sur l´île de la Gomera (apparemment l´une des plus belle, pas encore envahie par le tourisme) avant de traverser vers le Cap Vert, à la fin du mois.

Petite recette locale:

Mojo Picón :

Sauce piquante à l´ail canarienne

2 à 4 piments séchés, 1 tête d´ail, 1 c à c de sel, 200 ml d´huile, 100 à 200 ml de vinaigre de vin blanc, 1/2 c à c de cumin, 1/2 c à c de paprika relevé, 1 pincée de safran en poudre

 

Verser de l´eau bouillante sur les piments et les laisser gonfler 1 heure. éplucher l´ail et couper les gousses en morceaux pas trop petits. Placer les piments, l´ail, le sel, 100 ml de vinaigre, le cumin, le paprika, et le safran dans un mixer et mixer jusqu´à obtention d´une mixture homogène. Ajouter l´huile peu à peu cesser de remuer. Ajouter du vinaigre selon le goût. Si vous préférez une sauce plus crémeuse, ajouter du poivron rouge dans le mixer.

Cette sauce accompagne et relève délicieusement pommes de terre vapeur, riz, poissons ou viandes, elle est très consommé aux Canaries et existe en 2 versions : la rouge et la verte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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