Traversée
vers le Cap Vert et Iles du Cap Vert
Nous ne nous attardons pas à Sal et mettons les voiles vers Sao Nicolau en navigation de nuit. Un grain nous surprend, nous enfilons salopette et ciré, ça faisait longtemps ! La nuit est noire à couper au couteau car il n´y a pas de lune. Au petit jour, les poissons volants nous accompagnent ainsi que quelques globicéphales le long des côtes de Sao Nicolau. Nous jetons l´ancre devant Tarrafal, vers 16 heures. Un bateau est échoué sur la plage, il n´a pas résisté au coup de vent d´il y a deux jours. A peine le temps d´aller à terre faire quelques achats, que le vent se lève, plutôt fort... Re belote ! Deuxième tempête... Du Nord cette fois, c´est moins grave mais tout aussi impressionnant quand l´éolienne se déchaîne. Nous passons la nuit à veiller, nous n´avons jamais vu de telles rafales de vent : plus de 50 noeuds, c´est très impressionnant et cela dure toute la nuit. Une fois encore l´ancre tient bon. Parfois c´est le déluge, le vent tombe, puis la pluie s´arrête et Eole reprend de plus belles. Le lendemain à midi, le vent s´essouffle enfin et tombe complètement en quelques minutes, aussi subitement qu´il est arrivé. Nous allons à terre sans nous faire prier ! Tarrafal est une ville un peu plus grosse que Palmeira, moins colorée. Le versant Sud de Sao Nicolau, celui que nous voyons, est tout aussi sec que Sal, mais il parait que le nord est très vert. Nous passons les deux jours suivants à visiter l´île. La route qui mène à Villa da Ribeira Grande, au centre de l´île est splendide. Passé le col, nous découvrons un paysage vert, planté de bananiers, papayers, cocotiers, quelques arbres du dragon, plants de mais, tomates et courges. Le contraste avec le sud est vraiment saisissant. Les maisons sont construites en pierres et toits de paille, parfois peintes en bleu, rouge ou rose vif. Les gens nous sourient, nous aident, nous montrent les chemins, nous donnent des papayes. A midi, nous goûtons la Cachupa, plat national du Cap Vert, délicieuse ! (cf recette au bas de la page). Nous suivons des chemins muletiers, pavés, qui traversent de petits villages et offrent à chaque passage de col, vue sur une nouvelle vallée pleine de merveille. Nous nous en mettons plein les yeux. Passé un dernier col, nous retrouvons l´aridité du Sud, le changement est tellement subit ! De retour à Tarrafal, nous demandons à une dame où trouver du pain (c´est dimanche, la boulangerie est fermée). Son petit garçon nous trimbale dans toute la ville pendant une demi-heure et nous atterrissons dans le garage d´une adorable dame, embaumé de l´odeur de pain frais. Elle nous vend de délicieux petits pains frais pour quelques escudos. Nous n´aurions jamais trouvé cet endroit ! C´est ainsi au Cap Vert : peu de choses sont écrites ou signalées et il faut demander aux locaux pour en découvrir les secrets. Nous quittons Sao Nicolau pour aller à Santa Luzia, une île déserte connue pour sa profusion de poissons (même des requins !). A peine arrivés, les deux bateaux voisin nous invitent à dîner une soupe de poisson avec eux. Roberto et Suzanne, Lionel et Mylène ont beaucoup pêché aujourd´hui, leur soupe est merveilleuse. Quant au pain de Roberto, on lui en demande les secrets... c´est un vrai bonheur. On se régale en se racontant nos vies... Nous passons deux journées à Santa Luzia, à pêcher (Thomas ramène des Garoupes, des rougets, du Sar, du mérou !), nous baigner, marcher sur la plage... déguster les poissons à toutes les sauces. Puis nous poursuivons sur Sao Vicente, où nous mouillons à Mindelo, la capitale. De là nous irons en ferry sur Santo Antao, l´île qui offre les plus belles randonnées. Mindelo nous ramène à la civilisation... Ses restaurants, ses magasins, ses rues... Les bateaux sont nombreux au mouillage. Les deux jours sur Santo Antao sont magiques. Comme sur Sao Nicolau, le route qui va du sud au nord offre un passage de col extra ordinaire. La végétation change du tout au tout. Les sommets escarpés cachent et dévoilent des vallées profondes absolument superbes. Les nuages offrent des jeux de lumière fantastiques. On s´arrête en route pour acheter du délicieux fromage de chèvre. Les deux randonnées que nous faisons nous laissent émerveillés. Nous traversons tant de beaux paysages et villages, les gens sont si gentils et les reliefs si incroyables que nous souhaitons déjà y revenir un jour, un peu plus longtemps. Lucie doit
repartir vers Hamburg et nous allons bientôt traverser l´Atlantique...
Nous garderons du Cap Vert un souvenir formidable. Petite recette locale: La Cachupa Rica : 4 tasses de mais en grain (sec), 1 tasse de haricots blancs secs, 1 tasse de fèves, 1/2 tasse de haricots rouges, 1 poulet, 1 kg de côtes de porc, 1 saucisse à rôtir, 1 saucisse au sang, quelques tranches de lard, sel, piment. Légumes : 1 kg de choux, 1 kg de tomates ,1 kg de bananes vertes, 1 kg d´ignames, 1 kg de patates douces, 1 kg de manioc, 1 kg de potiron, 1 oignon, 2 gousses d´ail, 1 feuille de laurier, 1 bouquet de coriandre fraîche.
La veille, faire gonfler les haricots dans de l´eau froide. Le lendemain, cuire les haricots et le mais dans un grand volume d´eau froide, rajouter 2 cuillères à soupe d´huile d´olive, l´oignon, l´ail, le laurier et du sel. Ajouter ensuite le poulet coupé en morceaux, les tomates, le piment, le bouquet de coriandre. Dans un autre récipient faire cuire le choux et le potiron avec le porc, le lard et les saucisses qui ne seront rajoutées que vers la fin de façon à ce qu´elles restent entières. Les patates douces, le manioc, l´igname et la banane sont cuites à part. Lorsque l´ensemble est prêt, disposez le tout sur un plat de service. |
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