Le
15 Septembre 2003, nous craquons pour un beau voilier coloré:
Céphée...
Céphée
est un Bieroc de 1978, côtre en acier construit par
les chantiers Garcia.
Son
carnet de route est déjà bien rempli puisqu´il
revient des Antilles après une longue exploration des
mers du Sud et du Grand Nord.
Nous
avons continué de le faire voyager et lui, nous a offert
des souvenirs merveilleux.
Maintenant
notre voyage est terminé! Céphée à
trouvé un nouvel équipage qui va l'emmener vers
de nouvelles aventures.
Vous
allez pouvoir continuer de suivre "Le voyage de Céphée"
sur ce site web qui sera repris par le nouveau propriétaire.
"Rares
sont les personnes émues par la disparition des mots.
Ils sont pourtant plus proches de nous que n'importe quel
coléoptère. Ils sont dans notre tête,
sous nos yeux, sur notre langue, dans nos livres, dans notre
mémoire. Dieu sait que les initiatives ne manquent
pas, ni les bras ni l'argent, pour conserver le patrimoine,
mais, alors que les mots en font autant partie que les pierres,
les tissus, la porcelaine, l'or et l'argent, ils n'intéressent
pas grand monde. L'écologie des mots est balbutiante.
Ah! menacés s'ils avaient des ailes et une queue, comme
on s'apitoierait sur leur sort! Les mots ont pourtant des
ailes, des yeux, des becs, des pattes, des queues, des muscles,
du souffle, un coeur, tous possèdent une histoire,
un sexe, une âme, une identité, des papiers -
«Mots, vos papiers!» -, mais le public ne le perçoit
pas et ne le sait pas.
Et si on travaillait
à sauver des mots en péril?
Tâche
bien modeste comparée à celle du grand linguiste,
bien étonné si on avait ajouté écologiste,
Georges Dumézil, qui questionnait le dernier locuteur
d'une langue du Caucase pour en fixer la grammaire avant l'extinction
définitive de l'un et donc de l'autre. Ce ne sont pas
seulement des mots qui meurent, mais des centaines de langues,
en particulier en Australie, chez les Aborigènes, et
au Canada, chez les Amérindiens. Disparaissent environ
vingt-cinq langues par an, précisait Claude Hagège
dans un livre dont le titre était un cri, Halte à
la mort des langues (Odile Jacob, 2000).
Extrait
de "100 mots à sauver" de Bernard Pivot aux
éditions Albin Michel
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